La régularité des couleurs dans l’impression de labeur et l’emballage est essentielle pour préserver l’intégrité de la marque et répondre aux attentes des clients. L’un des moyens les plus efficaces pour y parvenir consiste à tirer parti d’un logiciel de contrôle qualité qui utilise des méthodes précises de tolérance des couleurs. Dans ce blog, nous explorerons les différentes techniques de tolérance et la manière dont les logiciels de contrôle qualité optimisent la précision des couleurs.
Le défi de l’évaluation visuelle des couleurs
Nombreux sont ceux qui pensent que le contrôle visuel suffit à évaluer la précision des couleurs. Cependant, nos yeux peuvent être trompés par divers facteurs tels que la fatigue rétinienne, les effets d’arrière-plan, une mauvaise mémoire des couleurs, une déficience chromatique et les conditions d’éclairage. Même les professionnels formés peuvent éprouver des difficultés à évaluer visuellement la couleur. (Vous vous demandez si vous souffrez d’une forme de déficience de la vision des couleurs ? Faites le test !)
Pour surmonter ces difficultés, on utilise des cibles de couleurs physiques telles que des échantillons imprimés, des échantillons d’encre et des références de couleurs standardisées. Cependant, ces méthodes ont elles aussi leurs limites, notamment :
- La nécessité d’une reproduction précise pour éviter les incohérences.
- La variabilité due aux conditions d’éclairage et à la perception subjective.
- Les problèmes de durabilité, car les échantillons peuvent se décolorer ou être contaminés au fil du temps.
- L’absence de données numériques pour une évaluation précise des couleurs.
C’est là que les logiciels de contrôle qualité deviennent inestimables, offrant des mesures de couleurs numériques précises pour éliminer toute subjectivité.
Mesurer les différences de couleurs avec les espaces colorimétriques
La mesure des couleurs repose sur des espaces colorimétriques, qui cartographient les couleurs à l’aide de coordonnées spécifiques. Deux modèles sont couramment utilisés dans les logiciels de contrôle qualité :
- Le modèle L*C*h* : de la même façon que les coordonnées de longitude, de latitude et d’altitude vous indiquent exactement où vous vous trouvez sur Terre, ce modèle utilise trois valeurs pour définir où se situe une couleur dans un intervalle, notamment la luminosité (du sombre au clair), la saturation (du terne au vif) et l’angle de teinte (la position sur le cercle chromatique).
- Le modèle L*a*b* : comme dans le modèle LCH, le L représente la luminosité, mais au lieu de la saturation et de la teinte, deux axes différents sont utilisés pour décrire les changements de couleur. L’axe a se déplace entre le vert et le rouge ; les valeurs négatives se déplacent vers le vert, tandis que les valeurs positives se déplacent vers le rouge. L’axe b se déplace entre le bleu et le jaune ; les valeurs négatives sont plus bleues, tandis que les valeurs positives sont plus jaunes. Si a et b sont tous deux à zéro, la couleur est parfaitement neutre le long de l’axe de la luminosité.
En définissant une couleur dans ces espaces, les logiciels de contrôle des couleurs peuvent quantifier avec précision les différences entre les couleurs.
Comprendre le Delta E et les méthodes de tolérance
Le Delta E est utilisé pour mesurer les différences de couleur. Il calcule la distance entre une couleur cible et un échantillon de couleur. Plus la valeur Delta E est élevée, plus la différence est notable. Les tolérances déterminent les variations acceptables avant qu’une couleur soit considérée comme non conforme aux spécifications.
Types de calculs du Delta E :
- Delta E*ab ou Delta E76 (méthode non pondérée) : la formule Delta E originale, qui applique une pondération égale dans toutes les directions. Bien qu’encore utilisée dans certaines applications, elle ne correspond pas toujours à la perception humaine.
- Delta E CMC (méthode pondérée) : conçue pour mieux correspondre à la perception visuelle en attribuant des pondérations différentes à la teinte, à la saturation et à la luminosité. Lorsqu’une couleur semble significativement différente à l’œil nu, ce modèle reflète également cette différence numériquement.
- Delta E 2000 (méthode pondérée standard du secteur) : la méthode la plus utilisée aujourd’hui, intégrant des facteurs de pondération améliorés pour fournir une tolérance des couleurs plus précise pour les tons directs et les encres CMJN.
La science derrière la tolérance pondérée des couleurs
L’œil est plus sensible aux changements de teinte qu’aux changements de saturation ou de luminosité. C’est pourquoi les méthodes de tolérance des couleurs appliquent des limites plus strictes à la teinte, tout en autorisant une plus grande souplesse au niveau de la saturation et de la luminosité. Cette approche permet de garantir que les couleurs seront perçues comme régulières à nos yeux, même en cas de variations mineures.
L’œil est plus sensible aux changements de teinte qu’aux changements de saturation ou de luminosité. C’est pourquoi les méthodes de tolérance des couleurs appliquent des limites plus strictes à la teinte, tout en autorisant une plus grande souplesse au niveau de la saturation et de la luminosité. Cette approche permet de garantir que les couleurs seront perçues comme régulières à nos yeux, même en cas de variations mineures.
Personnaliser les tolérances avec des facteurs de pondération
Certaines méthodes de tolérance permettent aux utilisateurs d’affiner la forme des ellipsoïdes de tolérance à l’aide de facteurs de pondération. Cette personnalisation est utile pour s’adapter aux besoins spécifiques d’un secteur ou à des exigences visuelles particulières.
Par exemple, la tolérance Delta E CMC applique un rapport entre la luminosité (L) et la saturation (C), généralement fixé à 2:1. Cela revient à autoriser une variation deux fois plus importante pour la luminosité que pour la saturation, ce qui correspond à la façon dont l’œil perçoit les différences de couleur. Delta E 2000, en revanche, intègre cette pondération basée sur la perception directement dans son modèle mathématique, en utilisant généralement une approche équilibrée 1:1:1 qui n’est pas modifiée.
La tolérance dans les applications réelles
Les différents processus d’impression et de validation des couleurs nécessitent des méthodes de tolérance spécialisées.
- G7 pour la balance des gris : la méthodologie G7 ajuste le cyan, le magenta et le jaune pour créer un gris neutre, assurant une tonalité et un équilibre appropriés. Elle utilise :
- Delta L : mesure les différences de luminosité sans tenir compte de la couleur pour évaluer la tonalité.
- Delta Ch : mesure les différences de couleur sans tenir compte de la luminosité pour évaluer l’équilibre des couleurs.
- Validation des encres flexographiques : l’impression flexographique pose des défis supplémentaires en raison des variations dans les formulations d’encre, les supports et les exigences de performances spécifiques telles que la sécurité alimentaire ou la résistance à la décoloration. L’un des facteurs clés de la validation des encres flexo consiste à s’assurer que l’angle de teinte de l’encre s’uniformise avec la cible visée. Pour cela, les spécifications ISO font référence à Delta Hab, qui évalue la précision des teintes.
Choisir la bonne méthode de tolérance
Le choix de la méthode de tolérance appropriée dépend de l’application spécifique et des exigences en matière de communication. Les meilleures pratiques principales incluent :
- Une communication claire : pour documenter et partager les méthodes de tolérance et les facteurs de pondération avec tous les intervenants.
- L’application des standards du secteur : sauf indication contraire, Delta E 2000 (avec un rapport de pondération de 1:1:1) est la méthode la plus fiable.
Comprendre les tolérances acceptables dans la production d’imprimés
Pour définir des tolérances acceptables dans la production d’imprimés, il ne s’agit pas seulement de choisir une méthode, mais aussi d’établir des attentes réalistes en fonction de la capacité du processus. Les tolérances doivent faire l’objet d’un accord mutuel entre l’acheteur et le fournisseur d’imprimés, car les différents procédés d’impression présentent des niveaux de régularité variables.
Tolérances du secteur et données de caractérisation de presse
De nombreux fournisseurs d’imprimés respectent les tolérances standard du secteur et utilisent souvent le Delta E 2000 pour mesurer les différences de couleurs.
- Encres CMJ : tolérance < 3,5 Delta E 2000
- Encre noire : tolérance < 5 Delta E 2000
- Tons directs : tolérance < 2 Delta E 2000
Si les valeurs cibles CMJN sont basées sur leurs propres données de caractérisation de presse, les tolérances seront plus strictes pour les encres quadri.
- Encres CMJN : tolérance < 2,5 Delta E 2000
- Tons directs : tolérance < 2 Delta E 2000
Cependant, toutes les conditions d’impression ne permettent pas les tolérances strictes. Divers facteurs, tels que le type de support, la méthode d’impression et la variabilité de la presse, peuvent entraîner des changements de couleur supplémentaires. Dans ce cas, une approche statistique peut aider à évaluer et à définir des tolérances réalistes. En mesurant et en évaluant régulièrement les données colorimétriques, les professionnels de l’impression peuvent :
- Identifier les cas où le processus est hors de contrôle.
- Rechercher les causes profondes des incohérences.
- Déterminer si des ajustements peuvent être effectués ou si les tolérances doivent être élargies.
Si la variabilité est contrôlable, les tolérances peuvent rester strictes. Toutefois, si les fluctuations sont inhérentes au processus d’impression et ne peuvent être contrôlées, il peut être nécessaire d’ajuster les tolérances en conséquence.
Pourquoi utiliser un logiciel de contrôle qualité pour le contrôle des couleurs ?
Compte tenu de la complexité de la perception des couleurs et des tolérances, un logiciel de contrôle qualité est essentiel pour obtenir des résultats précis et réguliers. Le principe est simple :
- Évaluation standardisée des couleurs : les logiciels de contrôle qualité éliminent toute subjectivité en fournissant des données numériques plutôt qu’en s’appuyant sur un jugement visuel.
- Modèles de tolérance avancés : les méthodes de tolérance standard du secteur, telles que Delta E 2000, sont prises en charge, ce qui garantit la conformité avec les programmes de qualité des marques.
- Communication améliorée : en définissant clairement les méthodes de tolérance et les facteurs de pondération, les logiciels de contrôle qualité minimisent les divergences entre imprimeurs et donneurs d’ordre.
- Efficacité et précision : les mesures automatisées permettent de réduire les erreurs, de gagner du temps et d’améliorer l’efficacité du flux de production dans le cadre de la vérification des couleurs.
Obtenez des couleurs régulières grâce à un logiciel de contrôle qualité adapté
La précision des couleurs est un facteur crucial dans l’impression de labeur et l’emballage, et les logiciels de contrôle qualité jouent un rôle essentiel dans le maintien de la régularité. En utilisant un logiciel de contrôle qualité avancé, comme ColorCert ou MeasureColor, les imprimeurs et les donneurs d’ordres peuvent bénéficier d’une tolérance des couleurs plus fiable et plus précise, pour réduire les erreurs et améliorer la qualité globale de l’impression. Qu’il s’agisse de tons directs, d’encres CMJN ou d’applications spécialisées, l’utilisation du logiciel adapté garantit que chaque impression répond aux standards les plus stricts en matière de précision des couleurs.
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